samedi 29 janvier 2011

Lorsqu'un village donne son nom à une famille





Prudence, Pierre, François
FANECHON....et les autres




FAMECHON


un tout petit village (actuellement 126 h, en 1880 400 h) du Pas de Calais, situé à la frontière de la Somme. (le tout étant la Picardie avant le découpage de la France en départements depuis l'an VIII (17991800)
Un petit village agricole sans particularité, comme tous ceux environnants, ou les métiers à tisser "cliquetaient" dans chaque foyer au XIIX ème et au XIXème siècle, en même temps qu'on était manouvrier, c'est à dire ouvrier agricole.

Quand on fait de la généalogie, on s'intéresse tout naturellement à l'origine des noms de famille

Prudence FAMECHON, c'est le nom de la Grand Mère de Papa Prudent (née à BOISBERGUES en 1827, et DCD aussi à BOISBERGUES en 1865), elle était domestique. Son père, Pierre François était aussi né à BOISBERGUES, le père de son père François était aussi né à BOISBERGUES (recherches en cours à poursuivre ...)

L'origine des noms de famille, pour les famille populaires remonte à 1539 (ordonnance de Villers Cottrêt par François Ier) qui fait obligation aux paroisses de tenir un registre des naissances, mariages, DC.
Auparavant le noms de famille existaient, mais n'étaient pas enregistrés et pas figés, on pouvait en changer ce qui importait, c'était le prénom qui se transmettait au fils aîné, et de même pour la mère à sa fille aînée. Pour les distinguer à l'âge adulte, on l'accompagnait de caractéristiques : physique, trait de caractère, métier, géographique ou autre : surnom ou sobriquet (Le grand, le beau, Le jeune, Douillet...) et si la personne implantée dans le village venait d'une autre commune, communément on lui donnait le mon de sa commune d'origine.

Après la révolution française, la loi du 6 fructidor de l'an II (23 Août 1794) interdit de donner un autre nom que celui inscrit à l'état civil (qui dès lors n'est plus tenu par le clergé mais par le maire de la commune, officier d'état civil). Alors là tout est figé, et permet un plus grand contrôle social.

Ceci expliquerait peut être l'origine du nom FAMECHON (village situé à 12 KM de BOISBERGUES ..... Sauf que pour le moment, je n'ai pas retrouvé de FAMECHON à FAMECHON....

Mais pourquoi se serait on appelé FAMECON,
alors qu'on était de cette paroisse ?
Ce n'est qu'après "une migration"
que le nom FAMECHON a dû apparaître

La question pour poursuivre les recherches avant la révolution dans ce cas est : Quel pouvait être leur nom au paravent à eux pauvres "bougres" laborieux, et seulement avaient ils un nom ?

dimanche 23 janvier 2011

Des cousins à l'Ile de la Réunion




Ils s'appellent ROYNETTE

Alain, (le fils de Michel et Annette)
s'est marié avec Cécilia
Une jolie réunionnaise

A l'occasion du mariage d'Arnaud, leur 2ème enfant, avec Diane Ils ont pris cette photo qui nous permets, à nous les cousins de métropole, de faire leur connaissance et d'admirer leur joli sourire
(ceux qui ont facebook peuvent aller sur mes pages et voir des photos ou mieux demander à Gabrielle Gonthier ou à Arnaud Roynette de partager avec eux)

  • Gabrielle à 26, elle est mariée et sera maman ces jours ci
  • Arnaud a 24 ans, il est marié à Diane depuis environ 1 an
  • Jason a 22 ans
  • Naomie a 16 ans
  • Alice a 13 ans
  • Gaétan a 10 ans

En haut, Cécilia et Alain (les hommes de la famille ROYNETTE ressemblent à leur père Michel, ce ne sont pas ceux qui l'on connu qui me démentiront !!!)
Ils sont venus à une fête de famille organisée à La Neuville par Gisèle il y a quelques années

Promis, juré, en 2012 Jean Claude, mon mari, et moi irons les voir, je suis très impatiente, tout comme je souhaite rencontrer bien d'autres "cousins" que je ne connais pas encore

dimanche 16 janvier 2011

PARLER PICARD

Le picard fait partie des langues d’oïl.

C’est une langue dont les origines sont communes avec celles du français.

De cette proximité entre le picard et le français vient la difficulté de reconnaître le picard comme une langue à part entière plutôt que comme « une déformation du français ».

Au départ, en Picardie, on parlait le Gaulois,

Le gaulois était un dialecte de la langue celtique. Ensuite, les romains imposèrent le latin.

  • En 1232, l'Université de Paris se regroupe en 4 nations: française, normande, anglaise et picarde.
  • Au Moyen-Age, les actes juridiques sont fréquemment écrits selon des formules de forme picarde.
  • La littérature dont de très nombreux fabliaux et chansons de geste sont déclinés en picard (chroniques de Froissart, mémoires de COMMINES…)

C’est dire que le Picard était une langue importante

Dans les campagnes au début du XXème siècle on parlait encore le picard

... et même en ville.

La langue âpre comme toute les langues d’origine Celte, a été détrônée par le français qui est devenu « la belle langue ».

Actuellement les Picards de souche emploient encore fréquemment des expressions courantes de la langue picarde sans être toujours conscient qu’elles détonnent dans une phrase pur style français !

Nos grand parent et le Picard

Papa Prudent

Il ne parlait pas, à notre connaissance le picard, et ma mère et mes tantes L'ont toujours affirmé avec un certain orgueil..... Cette langue du peuple ne pouvait pas faire partie du mode de communication de notre famille qui fièrement cherchait à s’élever socialement !

Au service de bourgeois protestants, puis d’un officier de l’armée, il parlait, c’est vrai un français remarquablement pur, et il l’écrivait dans un style impeccable…

Pour ma part, je ne crois absolument pas, contrairement à ce que l’on répétait en famille, qu’il ne connaissait pas le picard. Ca me semble tout à fait invraisemblable. Je suis certaine que, considérant son origine dans un tout petit village de la campagne éloigné des ville, non scolarisé, Avec une éducation dans sa jeunesse faite au milieu de sa famille de BOISBERGUES, microsociété familiale de gens illettrés (il ne savent pas signer les actes d’état civil) et de sa mère travaillant de ferme en ferme comme couturière, lui même gardien de bestiaux dans les fermes, il ne pouvait que s’exprimer en Picard. Je me suis promenée dans ces tout petits villages éloignés en pleine campagne, et cela m'a confortée : Papa Prudent comprenait et parlait sa langue maternelle picarde, ce n’est pas possible autrement…mais ses enfants n’en ont jamais rien su, et n’ont jamais tenté de le savoir, la règle à la maison c’était de s’élever un peu dans la société de l’époque et toute leur énergie éducative était tournée dans ce sens.

Maman Fernande

Elevée à l'orphelinat Saint Charles à Amiens dès l'âge de 4 ans. Eduquée de manières extrêmement rigide, et très dures, préparée dès son enfance à devenir domestique au service de "grandes familles", il est certain quelle ne connaissait pas le picard. Du reste elle nous reprenait avec sévérité dès qu'un terme familier nous échappait

Maintenant le picard est remis à l'honneur

Le picard s'apprend à l'université d'Amiens, les conteurs patoisants sont à nouveau sollicités, Le Conseil Général a lancé une opération qui consiste à doubler en picard les pancartes à l'entrée des communes.

Photo prise sur internet : le président du Conseil Général, C. MANABLE inaugurant la 1ère plaque en Picard

mercredi 12 janvier 2011

GENEALOGIE: L'INSTRUCTION DES ENFANTS

GENEALOGIE: L'INSTRUCTION DES ENFANTS: "'Les contractants et les témoins on déclaré ne savoir signer' Cette phrase on la retrouve en bas de quasiment tous les actes au 18 èm..."

L'INSTRUCTION DES ENFANTS








"Les contractants et les témoins on déclaré ne savoir signer"

Cette phrase on la retrouve en bas de quasiment tous les actes au 18 ème siècle, et encore très fréquemment à la fin du 19 ème siècle. Les actes d'état civil sont parfois difficiles à déchiffrer, et constellés de fautes, y compris dans l'orthographe des noms propres.

Aller à l'école va de soi...

Pour nous, en France, actuellement aller à l’école va de soi, ne pas travailler avant 16 ans, va de soi. Ce n'était pas le cas aux siècles derniers, même après la promulgation de lois sur l'obligation scolaire.

Selon les révolutionnaires de 1789, notamment selon CONDORCET

"L’ enjeux primordial de l'éducation est de donner une culture à l'ensemble des citoyens, qui une fois éclairés, ne tomberont pas dans le piège d'une vie entièrement orientée vers la satisfaction des besoins énormes de main d'œuvre du système de production ou vers le culte"

MAIS

On avait trop besoin des maigres salaires que rapportaient les enfants pour nourrir "toutes les bouches". Dans le cas de nos familles souches tous vivaient à la campagne avec un double métier : les champs et le tissage (à façon) à domicile. Il y avait trop à faire pour "perdre du temps". A 11 ans d'après les premiers recensements de 1836 les petits garçons étaient "saiteur, c'est à dire tisseur.

Au recensement de 1872,

34% des habitants d’Havernas ne savent ni lire, ni écrire et 10% savent lire seulement.

Sur les actes d'Etat Civil il est souvent annoté "a déclaré ne savoir signer"

§ Dès 1816, une ordonnance institue que « chaque commune doit pourvoir à l’instruction primaire, et « les indigents doivent la recevoir gratuitement », mais l’état ne vote pas de crédit.


En Picardie,

la guerre entre l'instruction dispensé par les cléricaux

et

l'instruction publique a duré très longtemps

. Chacun revendique, souvent avec beaucoup d'acharnement son existence que ce soit au niveau local qu'au niveau national, bien fondé de son implication dans l'accès à l'instruction. A Amiens, les luttes ont été virulentes.

§ L’instruction primaire reste à la charge et au bon vouloir des communes qui sont responsables du recrutement de l’instituteur, de son traitement et du local qui sert d’école.

l’L'Etat va réglementer l’instruction. La loi Guizot de 1833 amènera notamment chaque commune à se doter d’une école.

Ces petites écoles sont généralement réservées aux garçons.

En 1842, à HAVERNAS

On compte 80 élèves en âge scolaire : 70 vont à l’école en hiver et 20 en été, car le travail aux champs nécessite toutes les énergies de chaque foyer : il y a la moisson, la récolte des pommes de terre…

Le Certificat d'Etudes primaires fut institué par la circulaire du 20 août 1866, mais au XIXème siècle très peu d'élèves avaient leur certificat d’étude, et rares étaient ceux qui poursuivaient des études au delà, et jamais chez les gens modestes.

§ Les lois Jules Ferry de 1881 rendent l'école vraiment laïque, obligatoire et gratuite. La loi instaure un enseignement obligatoire de 6 à 13 ans l.Il aura fallu encore bien des années avant que tous les enfants soient scolarisés, après des journées harassantes de 12h et dans les fabriques, des cours étaient donnés aux enfants qui, fourbus ne s'y rendaient pas.

Un Picard ministre de l'enseignement

En 1887 René GOBLET est ministre de l'éducation sous la présidence de Jules GREVY. Son nom est un peu passé dans l'oubli, et pourtant ce fut un ardent défenseur de l'instruction pour tous, et on lui doit les avancées de l'école publique mais aussi des universités.

D'actualité : ATTENTION

En france suppressions de
- 8.700 postes en 2007,
- 11.200 en 2008,
- 13.500 en 2009,
- 16.000 en 2010,
-17 000 prévus pour 2011 n et 20 000 pour 2012

Faites le calcul. Peut on brader un système éducatif égalitaire, et donc l'avenir de notre jeunesse, et à nouveau comme aux siècles précédents creuser des écarts d'instruction et de culture alors que la France a besoin de toutes ses forces manuelles et intellectuelles pour se maintenir dans un équilibre mondial ?

Nos grands parents Papa Prudent et Maman Fernande se sont privés pour envoyer tous leurs enfants à l'école, leur donner de l'instruction, un métier..... Quid des générations à venir ?