dimanche 5 juin 2011

Une rupture avec les traditions : un choix qui a dû être douloureux





Ils n'avaient pas vraiment le choix tous ces hommes courageux, solidement enracinés à leur village depuis des siècles... Il fallait partir trouver le travail vers ces centres industriels qui s'implantaient à AMIENS et dans les environs.
Une ère nouvelle était née, celle de la mécanisation de l'industrie textile.
Dans les villages, les maisons devenaient progressivement silencieuses, les métiers à tisser des sayteurs se taisaient,  les enfants n'avaient pas d'avenir, car dans le même temps, l'agriculture commençait elle aussi à se mécaniser, le besoin de manouvriers diminuaient, les salaires chutaient. 
la misère envahissait nos campagnes.
Du travail, il y en avait dorénavant à moins de 10 Km à la ronde, dans la vallée de la Nièvre, où un avant-gardiste de l'industrie textile Carmichael avait ramené d' Ecosse  ces nouvelles machines à tisser les "Mule geny". 
On entrait dans l'ère industrielle ici comme dans toute l'Europe,et la vie, les vies allaient fondamentalement se transformer. 
Dans le même temps, les nouvelles entreprises attiraient la population des campagnes par la promesse d'une vie meilleure. Les familles campagnardes allaient enfin avoir des maisons ouvrières en briques avec "tout le confort". on allat en finir avec les chaumières.
De tels avantages attiraient sans cesse de nouveaux ouvriers... Une chance à saisir pour un avenir ensoleillé ....

NB : La filature est attestée à Ailly-sur-Somme à partir de 1841 date à laquelle elle comptait 495 ouvriers, dont 102 de moins de 16 ans et 33 de moins de 12 ans

vers 1854
  • Calix Prospère CORNET épouse Octavie TELLIER originaire de PIQUIGNY, une des communes où les usines textiles se développent le plus dans la région.
  • Ses frères commencent à parler de quitter VAUX pour trouver du travail en ville.
  • Calix est vaillant, jeune et moderne, il sait que la campagne ne permettra aucune amélioration de leur vie puisqu'ils n'ont jamais pu économiser pour acheter un lopin de terre à eux... Le jeune couple n'hésite pas à partir pour AILLY sur SOMME
En 1956
  • Nait Argentine qu'ils mettent en nourrice dans la famille à VAUX et qui décéde rapidement
En 1957
  • Nait Céline qui aussi décéde quelques jours après sa naissance
Le 20 Février 1858
  • Nait Théodore Ferdinand, la père de maman Fernande, mon arrière grand père
Le 26 mai 1859
  • Décéde Calix Prospère à l'âge de 30 ans. l'histoire ne dit certes rien de sa vie et de sa mort. Il est ouvrier du textile parmi la multitude des ouvriers. On peut imaginer facilement que les nouvelles conditions de vie : dureté des rythmes de travail, hygiène déplorable dans les ateliers, pauvreté, sous alimentation, et certainement l'alcool, tous ces phénomènes de société qu'ont décrit les sociologues et historiens, expliquent certainement la mort précoce de ce rude travailleur de la première génération a quitter la campagne et son environnement stable.
De l'enfance de Théodore, on ne sait rien
  • Je n'ai pas retrouvé de traces ni au recensement de 1872, ni à Ailly sur Somme, ni à Vaux, ni à Amiens, ni à piquigny. On peut penser que pour Octavie après la mort précoce de son mari, tous ses espoirs pour améliorer sa condition de vie se sont effondrés, elle a dû faire face à l'adversité en travaillant où elle pouvait, quand elle pouvait, tout en élevant son fils.
  • J'ai retrouvé Octavie en 1880 lors du mariage de son fils avec Agathe BLANDUREL, à Amiens. Elle habitait alors rue de la Barette avec son père Fortuné TELLIER et son fils. 
  • La rue de la Barette est une rue miséreuse de Saint Leu, quartier très populaire d'Amiens, dans une petite maison (qui existe toujours).Saint Leu à l'époque était un quartier de misère.
  • Elle s'était remariée avec un veuf lui même sans profession, traineur de bistrot 
Théodore CORNET s'est marié à l'âge de 22 ans avec Agathe BLANDUREL, elle aussi originaire de VAUX en AMIENOIS


Mais là commence une autre histoire....



photo : usine textile de la vallée de la Nièvre
Illustration du livre d'Hector MALO
"En famille" qui se passe sur ce site (à relire)

CORNET : de VAUX en AMIENOIS au grand chamboulementent


On était de Vaux depuis ...toujours....
Il sembalit que c'était inscrit pour l'éternité !

  • En 1712, Jean CORNET était témoin du mariage de Gourguechon/Gavois.
  • En 1693, Jean CORNET laboureur, de MONCHY FRÉMONT (commune de VAUX) mariait son fils Jean CORNET, laboureur né et Baptisé le 16 Févrer 1651 à Jacquelaine PETIT de cette même paroisse.
  • Le 2 Avril 1697, naissait leur fils Jean CORNET.
  • Le 1er Février 1727, naissait Jean Baptiste CORNET qui épousa le 30 janvier 1751 en seconde noce Françoise LEROY, elle même de VAUX (sa 1ère épouse était Marie Thérése BLANDUREL dont on retrouve les origines à Vaux en 1661. (les BLANDUREL sont de notre branche aussi par la mère de Maman Fernande Agathe BLANDUREL). Il était berger, comme l'était très certainement son père Jean, son grand père Jean, son arrière grand père Jhean.
  • Le 18 Octobre 1765, naissait Augustin CORNET qui devint dès son plus jeune âge, dans la ligne de la tradition familiale, berger .
  • Le 14 Décembre 1788, à la veille de la révolution française, naissait Hubert Fuscien CORNET qui épousa en 1ère noce aussi une Thérése BLANDUREL, et en 2ème noce en 1829, notre aïeule Florence BOUCHER. Le métier de berger était occupé par plusieurs de ses frères, et le tissage à façon (chez soi) qui depuis longtemps existait dans tous les villages des environs d'Amiens prenait de l'ampleur, chaque foyer de Vaux vivait depuis déjà bien longtemps au rythme du cliquetis des métiers. Quasiment tous étaient "saiteurs" en même temps que "manouvrier" dans les fermes
  • Le 10 Février 1827 naissait Calix Prospère saiteur et journalier dans les fermes en fonction des saisons. la vie était de plus en plus difficile, il fallait exercer 2 métiers, et en plus le soir très tôt le matin jardiner son potager pour nourrir la famille. on n'avait pas un jour de répit.
Calix prospère allait être un des premiers CORNET, mais aussi un des premiers habitants de VAUX en AMIENOIS à quitter le village, et à "émigrer" vers ... la modernité... Il ira travailler à l'usine nouvellement implantée à AILLY sur SOMME, espérant une vie meilleure pour sa famille... !!