mercredi 12 janvier 2011

L'INSTRUCTION DES ENFANTS








"Les contractants et les témoins on déclaré ne savoir signer"

Cette phrase on la retrouve en bas de quasiment tous les actes au 18 ème siècle, et encore très fréquemment à la fin du 19 ème siècle. Les actes d'état civil sont parfois difficiles à déchiffrer, et constellés de fautes, y compris dans l'orthographe des noms propres.

Aller à l'école va de soi...

Pour nous, en France, actuellement aller à l’école va de soi, ne pas travailler avant 16 ans, va de soi. Ce n'était pas le cas aux siècles derniers, même après la promulgation de lois sur l'obligation scolaire.

Selon les révolutionnaires de 1789, notamment selon CONDORCET

"L’ enjeux primordial de l'éducation est de donner une culture à l'ensemble des citoyens, qui une fois éclairés, ne tomberont pas dans le piège d'une vie entièrement orientée vers la satisfaction des besoins énormes de main d'œuvre du système de production ou vers le culte"

MAIS

On avait trop besoin des maigres salaires que rapportaient les enfants pour nourrir "toutes les bouches". Dans le cas de nos familles souches tous vivaient à la campagne avec un double métier : les champs et le tissage (à façon) à domicile. Il y avait trop à faire pour "perdre du temps". A 11 ans d'après les premiers recensements de 1836 les petits garçons étaient "saiteur, c'est à dire tisseur.

Au recensement de 1872,

34% des habitants d’Havernas ne savent ni lire, ni écrire et 10% savent lire seulement.

Sur les actes d'Etat Civil il est souvent annoté "a déclaré ne savoir signer"

§ Dès 1816, une ordonnance institue que « chaque commune doit pourvoir à l’instruction primaire, et « les indigents doivent la recevoir gratuitement », mais l’état ne vote pas de crédit.


En Picardie,

la guerre entre l'instruction dispensé par les cléricaux

et

l'instruction publique a duré très longtemps

. Chacun revendique, souvent avec beaucoup d'acharnement son existence que ce soit au niveau local qu'au niveau national, bien fondé de son implication dans l'accès à l'instruction. A Amiens, les luttes ont été virulentes.

§ L’instruction primaire reste à la charge et au bon vouloir des communes qui sont responsables du recrutement de l’instituteur, de son traitement et du local qui sert d’école.

l’L'Etat va réglementer l’instruction. La loi Guizot de 1833 amènera notamment chaque commune à se doter d’une école.

Ces petites écoles sont généralement réservées aux garçons.

En 1842, à HAVERNAS

On compte 80 élèves en âge scolaire : 70 vont à l’école en hiver et 20 en été, car le travail aux champs nécessite toutes les énergies de chaque foyer : il y a la moisson, la récolte des pommes de terre…

Le Certificat d'Etudes primaires fut institué par la circulaire du 20 août 1866, mais au XIXème siècle très peu d'élèves avaient leur certificat d’étude, et rares étaient ceux qui poursuivaient des études au delà, et jamais chez les gens modestes.

§ Les lois Jules Ferry de 1881 rendent l'école vraiment laïque, obligatoire et gratuite. La loi instaure un enseignement obligatoire de 6 à 13 ans l.Il aura fallu encore bien des années avant que tous les enfants soient scolarisés, après des journées harassantes de 12h et dans les fabriques, des cours étaient donnés aux enfants qui, fourbus ne s'y rendaient pas.

Un Picard ministre de l'enseignement

En 1887 René GOBLET est ministre de l'éducation sous la présidence de Jules GREVY. Son nom est un peu passé dans l'oubli, et pourtant ce fut un ardent défenseur de l'instruction pour tous, et on lui doit les avancées de l'école publique mais aussi des universités.

D'actualité : ATTENTION

En france suppressions de
- 8.700 postes en 2007,
- 11.200 en 2008,
- 13.500 en 2009,
- 16.000 en 2010,
-17 000 prévus pour 2011 n et 20 000 pour 2012

Faites le calcul. Peut on brader un système éducatif égalitaire, et donc l'avenir de notre jeunesse, et à nouveau comme aux siècles précédents creuser des écarts d'instruction et de culture alors que la France a besoin de toutes ses forces manuelles et intellectuelles pour se maintenir dans un équilibre mondial ?

Nos grands parents Papa Prudent et Maman Fernande se sont privés pour envoyer tous leurs enfants à l'école, leur donner de l'instruction, un métier..... Quid des générations à venir ?



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